Invité en octobre aux Sacrées journées de Strasbourg, festival de musiques interreligieuses, le jeune chanteur d’opéra syrien n’est pas rentré chez lui. En attendant d’obtenir le statut de réfugié, il évoque le tiraillement entre deux cultures et son indéfectible passion pour la musique.
Carrure de déménageur et bras tatoué : Kinan Alzouhir en impose. Une prestance qui ne le quitte pas sur scène. Lors de la soirée d’accueil des étudiants-réfugiés de l'Unistra, en mars, il entonnait un chant traditionnel syrien, repris en chœur par l’assistance. Quelques mois plus tôt, c’est à la cathédrale de Strasbourg qu’il s’est produit, en ouverture des Sacrées journées. « J’ai aussi chanté dans toutes les églises de Strasbourg », annonce-t-il non sans fierté, d’une voix posée et avec un sourire timide.
C’est par l’entremise de son frère aîné, Karam, alors programmateur des Sacrées journées, que Kinan est invité pour chanter à Strasbourg. Il arrive dans la capitale alsacienne en octobre, en compagnie de ses vingt collègues de la chorale Saint-Ignace. Non sans complications : il aura fallu l’intervention du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve pour débloquer la situation des choristes damascènes, dont les visas ont été refusés par l’ambassade de France au Liban.
Kinan est étudiant en dernière année de l’Institut supérieur de musique de Damas, et il pense rentrer chez lui au terme du festival. Pourtant, huit mois plus tard, il est toujours à Strasbourg. Il y suit des cours à l’Institut international d’études françaises (IIEF), est bien intégré au réseau protestant local. Il vit au foyer du Stift, où il a rencontré sa petite amie Charlotte, étudiante en médecine. Découvre l’Alsace et sa gastronomie en camping-car avec l’un de ses oncles, professeur installé ici de longue date. Et, alors qu’à son arrivée en France, il déclarait ne pas vouloir « devenir un réfugié »1, il est en attente de la décision des autorités pour obtenir ce statut.
Le danger et les privations de la guerre, ainsi que la menace d’être enrôlé dans l’armée, ont eu raison de sa détermination. Ainsi que les obstacles pour exercer sa passion : « Selon les jours, il me fallait entre une et deux heures pour aller répéter », au gré des check-points, en tentant d’évitant les obus, les voitures et les vélos piégés. Ses professeurs ont peu à peu quitté la Syrie.
Les souvenirs heureux remontent à avant la guerre : d’abord joueur d’oud (le luth oriental), Kinan teste le basketball et les études de droit, avant de trouver sa vocation, révélée par l’un de ses professeurs : sa voix de baryton-basse le lui permet, il sera chanteur lyrique.
« Si je pouvais, je chanterais tout le temps »
Lorsqu’il évoque son pays, le regard de Kinan s’assombrit. Son tatouage, qui représente Jésus sur la croix ? Son auteur n’a pas eu le temps de le terminer. « Mort. » Ses connaissances, ses amis ? « Enfuis, ou morts. » Il montre son téléphone : de 500 contacts, il n’en reste que 140. « Au début, quand on apprend qu’un ami est mort, on pleure. Et puis les morts s’accumulent. On ne pleure plus. » Il se souvient avec douleur des enfants jouant à la guerre dans les rues de Damas, s’imaginant déjà djihadistes. « Dès que la guerre se termine, je rentre », assure-t-il, bien décidé à jouer un rôle de modèle dans son pays où, avant le conflit, il était déjà célèbre et dirigeait des chœurs d’enfants.
Amer, il l’est aussi lorsqu’il compare le traitement de faveur dont il bénéficie en France, entouré de sa famille, protestant et chanteur d’opéra − une discipline attachée à la culture occidentale − et celui de ses compatriotes musulmans. La musique, il conserve l’espoir d’en faire son métier. A lancé l’idée au sein de l’IIEF de chanter pour récolter des fonds pour ses camarades. « Si je pouvais, je chanterais tout le temps. » Son frère a même dû l’en empêcher… à la préfecture !
Les parents de Kinan et Karam sont restés en Syrie. Leur père, réparateur de vélo et amateur d’Edith Piaf et de Pavarotti, leur a transmis le virus. Alors que Karam, altiste, qui a quitté la Syrie fin 2011, a terminé ses études en musicologie en juin 2015, Kinan continue aujourd’hui à travailler son répertoire, en attendant le jugement de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) : « chant arabe, byzantin, syriaque, orthodoxe, opéra allemand… ». Et son français. Charlotte s’en assure : « S’il ne progresse pas, il s’aligne sur mon régime végétarien ! » Son projet, pour cet été : « aller jusqu’à la mer », qu’il n’a pas vue depuis cinq ans.
Elsa Collobert
1 Dans une interview au magazine Réforme, n° 3632, 12 novembre 2015.
Sa fraîcheur et son naturel n’ont pas suffi : Philippine Chambault, gagnante de la manche régionale de Ma thèse en 180 secondes1, n’a pu défendre les couleurs de l’Unistra lors de la finale nationale, éliminée en demi-finale. Retour sur une sélection disputée (et discutée)...
18 secondes. C’est ce qu’il aura manqué à Philippine Chambault pour terminer sa prestation sur le gong, lundi 30 mai. « J’ai oublié une phrase, regrette la candidate déçue de MT180. Je pense que c’est ce qui m’a pénalisée. » À Bordeaux, elle a défendu les chances de sa thèse2, de l’Unistra et de l’Alsace d’accéder à la finale du lendemain. Ce petit faux pas lui a, selon elle, coûté sa place en finale. Plutôt frustrant.
« Juge et partie »
D’autant que cette année, un nouveau dispositif de sélection avait été mis en place par les organisateurs de Ma thèse en 180 secondes : la veille de la finale, les 28 candidats étaient les seuls à déterminer lesquels d’entre eux figureraient en finale. Seize places étaient à pourvoir. Sans identifier cette innovation comme cause directe de l’élimination de Philippine, Clémence Bohn, coordinatrice de la manche strasbourgeoise de MT180, estime toutefois que « placer les candidats dans la double position de juge et partie est un peu maladroit ». Selon Philippine et Clémence, même les candidats retenus pour la finale n’étaient pas satisfaits de cette méthode de sélection. Sentiment de malaise dans la salle, difficulté pour se concentrer sur sa propre prestation alors qu’il faut juger les autres en même temps… Les arguments sont nombreux contre le dispositif, que les organisateurs avaient déjà tenté d’introduire l’année dernière, sans succès.
« Alors que lors de la finale régionale, on sentait le public néophyte et réceptif, à Bordeaux, je me suis sentie uniquement jaugée », se souvient Philippine, la demi-finale se jouant à huis-clos. « Je me console en me disant que ce n’est pas à Bordeaux que j’ai fait ma meilleure prestation. » Les deux jeunes femmes analysent rétrospectivement les deux journées des 30 et 31 mai comme un bon moment, « entre la finale et le forum consacré aux initiatives en culture scientifique ». Et, le plus important, ajoute Philippine, c’est qu’à tous moments, « l’état d’esprit entre les candidats est resté bon ».
E. C.
1 Bénéficie du soutien de l'Initiative d'excellence, dans le cadre des Investissements d'avenir.
2 « Influence des processus méso-échelle sur la distribution et le comportement de plongée des tortues marines », à l’Institut pluridisciplinaire Hubert-Curien
Le Bureau de la formation continue des personnels vient de publier la liste des formations ouvertes pour le mois de septembre. Les inscriptions se font avant le vendredi 17 juin.
Au total, 39 sessions de formation sont accessibles, dans les catégories communication, gestion, prévention et sécurité, préparation de concours, montage de projets, management, bureautique...
Les fiches d'inscription sont à réceptionner par le Bureau de la formation continue le 17 juin 2016 au plus tard, dûment munies de l'avis hiérarchique.
La campagne Validation des acquis de l'expérience (VAE) pour le deuxième semestre 2016 est désormais ouverte.
Les dossiers de demande de financement du coût de l'accompagnement VAE sont à déposer au plus tard le mercredi 12 octobre 2016 auprès du Bureau de la formation continue (consulter la circulaire d'information).
Par ailleurs, la campagne VAE pour le premier semestre 2016 se poursuit jusqu'au 17 juin.
Une réunion d'information, animée par un conseiller VAE, est organisée vendredi 17 juin, à 14 h, en salle des thèses du Nouveau Patio.
Des délais supplémentaires ont été accordés à l'université pour la remontée des entretiens professionnels 2015-2016, suite à une modification du calendrier transmis par le rectorat
Pour les personnels ITRF de catégorie A, B et C et les adjoints administratifs de l'Éducation nationale et de l'enseignement supérieur (ADJENES), la date de retour a été reportée du vendredi 27 mai au lundi 13 juin 2016.
Pour les autres corps (attachés d'administration, secrétaires d'administration, personnels médicaux, sociaux et de santé) la date de retour a été reportée au jeudi 30 juin 2016.
Toutefois, une transmission rapide des comptes rendus d'entretiens, sans attendre ces nouvelles dates limites, permet à la Direction des ressources humaines (DRH) de gérer au mieux cette campagne.
Envie de découvrir ce sport olympique, souvent associé aux compétitions des plus prestigieuses universités anglo-saxonnes ?
Le Service pour la promotion de l'action sociale (Spacs) vous donne rendez-vous samedis 11 juin et 2 juillet, sur les quais de l'Ill face à l'île Weiler. Dans ce cadre enchanteur, un titulaire d'un diplôme fédéral vous délivrera les conseils nécessaires pour ensuite partir en balade en rivière.
L’exposition « Sismo-Strasbourg - Un observatoire de la Terre », mise en place à l’occasion du 20e anniversaire du Musée de sismologie par le Jardin des sciences et l’École et observatoire des sciences de la Terre (Eost)*, est visible jusqu’au 31 décembre 2017.
« Sismo Strasbourg - Un observatoire de la Terre » : c’est par ces mots que commençait le télégramme publié chaque jour depuis la tour Eiffel et contenant les observations des tremblements de terre faites par l’Institut de physique du globe de Strasbourg, dans les années 1930. Ces mesures étaient réalisées dans les jardins de l’Université de Strasbourg, dans l’une des plus anciennes stations de sismologie au monde, fondée au tournant du 20e siècle. La station, transformée en musée dédié à la sismologie, ouvre ses portes au grand public en 1996.
Le parcours installé en son sein depuis le 20 mai dernier invite le visiteur à découvrir les étapes-clés de l’histoire de la science récente que constitue la sismologie. Il lui permet aussi de mieux comprendre le contexte historique, politique et scientifique dans lequel la station a été fondée, puis a fonctionné. L’exposition se poursuit dans la partie basse du musée – le cœur de l’observatoire sismologique, où pendant près de 70 ans, les instruments ont mesuré les vibrations terrestres, et qui constitue aujourd’hui un ensemble patrimonial unique au monde. On s’y plonge jusqu’au 31 décembre 2017.
Suite à un désistement, le Service pour la promotion de l'action sociale (Spacs) annonce qu'une place est encore disponible pour le séjour solidaire à destination du Maroc, du 22 au 29 octobre 2016.
Après l'Albanie, le Spacs propose un nouveau voyage solidaire, cette fois-ci à destination du Maroc, en immersion dans la vallée heureuse du Haut-Atlas. Suite à un désistement, une place est encore disponible, sur les douze places qu'offre ce séjour.
Le circuit proposé combine marche de découverte avec un guide de montagne francophone, en partie en réserve naturelle, hébergement en pension complète chez l'habitant, ainsi qu'une nuit au riad Aladin, à Marrakech.
Envoyez votre info à medias@unistra.fr avant le mardi 21 juin midi pour une parution le vendredi 24 juin 2016. Consultez les dates des prochains numéros.