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Soyons fiers de nos sportifs !

L’actualité européenne est sportive. À l’heure où sort ce nouveau numéro de L’Actu, l’Europe s’apprête à vivre l’une de ses compétitions sportives les plus populaires, avec l’Euro 2016.

Pour ma part, aucun pronostic… Que le meilleur gagne, que la compétition soit fair-play, que les joueurs et le public fassent preuve de dépassement et que la fête soit aussi au rendez-vous. Oui, la fête, le plaisir, la passion, sans agressivité !
Le sport est un vecteur formidable de cohésion. On y apprend l’effort, la rigueur, la discipline, le dépassement, le jeu tactique et le jeu d’équipe. On donne et on reçoit. On vit de belles émotions. Et on apprend toujours de ses échecs (comme en recherche, d’ailleurs !). Dans ce domaine aussi, l’Université de Strasbourg peut être fière de ses champions, petits ou grands. Ou plutôt de ses championnes ! Rien que dans les quinze derniers jours, c’est notre équipe de basket féminine qui est championne de France et notre équipe de volleyeuses médaille d’argent en N2. Ces résultats viennent s’ajouter à tous les résultats sportifs, en collectif comme en individuel. Bravo à toutes et tous !
En matière de sport, notre engagement est protéiforme : une faculté des Sciences du sport, avec une recherche bien active, en particulier dans le domaine du football et de ses retombées sociologiques. Il y aussi notre offre de pratique sportive (soixante activités), et la pratique du sport de compétition, dans notre association sportive. Enfin, nous encourageons le développement du statut de sportif de haut niveau qui bénéficie déjà à une centaine d'étudiants, avec deux pôles pour leur permettre la pratique du judo et tout récemment du tennis au plus haut niveau.
Pour ma part, je trouve que ces résultats, nous ne les fêtons pas assez. Dans notre ADN universitaire, il y a le développement de la pratique sportive pour chacun, mais aussi  nos champions, qui sont, aux côtés des Nobel, de l’Initiative d’excellence, de tous nos prix, une fierté pour notre université, mais aussi un exemple d’engagement et de dépassement. Alors, comme pour la recherche, pourquoi ne pas ambitionner de jouer dans ce domaine aussi en Ligue des champions ?
Mêler sport, culture et société, c’est former des individus complets, en capacité de relever les plus beaux défis, dans le respect des valeurs de l’université. En attendant, n’oubliez pas de participer au challenge Au boulot à vélo et de vivre ensemble l’Euro 2016 !

Alain Beretz,
Président de l'Université de Strasbourg

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L’Euro 2016, loupe et miroir de nos sociétés européennes

Le coup d’envoi est imminent ! En guise d’échauffement, c’est sous l’angle sociologique que le colloque "Ce que l'Euro de football 2016 nous dit de l'Europe" a abordé cette compétition ultramédiatisée, à travers laquelle transparait l’image et les transformations de nos sociétés contemporaines.

Dès ce soir et pendant un mois, l’Europe va vibrer au rythme des buts, des défaites et des victoires du championnat d’Europe des nations, l’Euro 2016. Deux millions de spectateurs et huit millions de téléspectateurs sont annoncés. L’évènement tombe à point pour William Gasparini, sociologue au sein du laboratoire Sport et sciences sociales (EA 1342). Le chercheur clôt aujourd’hui même la troisième et dernière manche du cycle de conférences Ce que l’Euro 2016 nous apprend de l’Europe, qu’il organise dans le cadre de sa chaire Jean Monnet1, la première consacrée à l’étude européenne du sport. A travers ce programme de recherche, c’est la création d’une nouvelle approche scientifique internationale et interdisciplinaire qui est envisagée. « L’objectif n’est pas d’analyser ce que l’Europe fait au sport, précise le chercheur, mais bien de comprendre comment le sport produit des rapports ordinaires à l’Europe et une forme d’européanisation des citoyens. »

Découvrir « l’autre Européen »

Dès lors, l’art du ballon rond apparait comme un objet d’étude à part entière. « Le football est un produit de l’Europe intimement lié à son histoire politique, sociale et économique », confirme William Gasparini. Et plus qu’aucune autre compétition européenne de football, l’Euro est aussi une fenêtre ouverte sur la représentation sociale des pays participants par le biais de leurs équipes nationales. « Par exemple, la sélection allemande est restée monoculturelle jusque dans les années 2000. Avec le changement du code de la nationalité, la Mannschaft intègre désormais des joueurs d’origine turque, ghanéenne ou russe », observe William Gasparini. Pour chaque spectateur, l’Euro 2016 donne ainsi l’occasion de découvrir « l’autre Européen ».

La parenthèse enchantée "black-blanc-beur"

Le football comme vecteur d’intégration reste cependant sujet à caution et chaque représentation nationale nécessite d’être contextualisée. L’Euro 2016 agit ainsi comme une loupe concentrant à travers son grossissement médiatique la diversité des rapports sociaux et des enjeux actuels en Europe. « Lorsque l’on se souvient de la parenthèse enchantée de l’équipe de France "black-blanc-beur" des années 1998 à 2000, l’ampleur de la crise économique et du chômage était encore loin de celle que l’on connait aujourd’hui et l’idée de cohésion nationale existait jusqu’au sein du gouvernement », rappelle William Gasparini. Et bien que les vertus sociales du football soient communément admises, son registre médiatique expose aussi ses nombreuses dérives : corruptions, scandales, stéréotypes racistes, montée des communautarismes…
Des dérives auxquelles s’ajoutent dorénavant les enjeux sécuritaires suite aux attentats terroristes qui ont secoué l’Europe en 2015 et plus particulièrement la France qui accueille la compétition.
Et le chercheur de souligner : « Même si l’on n’est pas passionné par le football, on ne peut pas échapper aux débats et polémiques suscités par cette compétition. La question identitaire levée par l’absence de Karim Benzema en équipe de France en est un exemple. D’une manière ou d’une autre, vous êtes amenés à vous y intéresser ».

Guillaume Thépot

1 Chaire Études européennes du sport (2015-2018), attribuée par la Commission européenne dans le cadre du programme Erasmus+

Pour aller plus loin :

  • La BNU présente une sélection de 34 ouvrages consacrés aux dimensions sociales du football, disponibles en salle Sciences sociales, rayonnages sports (niveau 4).
  • L'ouvrage collectif de Fabien Archambault, Stéphane Beaud et William Gasparini, Le football des nations. Des terrains de jeu aux communautés imaginées, vient de sortir aux Publications de la Sorbonne.

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Les métiers à l’enquête

Comme tous les agents Biatss, les personnels de bibliothèque sont concernés par l'enquête Rifseep.

Un régime indemnitaire chasse tous les autres : c’est le Rifseep. Avant sa mise en place au 1er janvier 2017, une grande enquête vient de s’achever dans les composantes, directions, services et unités de recherche. Décryptage avec André Jamet, directeur des ressources humaines.

Qu’est-ce que le Rifseep ?
Le Rifseep est le régime indemnitaire tenant compte des fonctions, des sujétions, de l’expertise et de l’engagement professionnel. Il s’appliquera, à partir du 1er janvier 2017, à tous les agents de la fonction publique de l’État. Il a été instauré par un décret du 20 mai 2014. Nous y travaillons depuis 2015. Il remplacera tous les régimes existants. Il concerne tous les personnels Biatss, c'est-à-dire les bibliothécaires, ingénieurs, administratifs, techniques, sociaux et de santé. Il ne s’applique pas aux enseignants-chercheurs, qui ont leur propre régime. Cela concerne un peu moins de la moitié des 5 500 personnes travaillant à l’Unistra.
Le Rifseep comporte deux grands types d’indemnités : l’Indemnité de fonction, de sujétion et d’expertise (IFSE) et le Complément indemnitaire annuel (CIA), tenant compte de l’engagement professionnel. L’établissement n’a pas souhaité mettre ce dernier en place à ce stade. L’IFSE sera appliqué au regard de trois critères professionnels : d’abord l’encadrement, la coordination, le pilotage et la conception, ensuite la technicité et l’expertise, et enfin les sujétions particulières. L’indemnité liée au grade est remplacée par une indemnité liée au classement dans un groupe de fonctions : la personne est-elle en situation d’encadrement, applique-t-elle une technicité particulière, est-elle soumise à des sujétions… ? Chaque arrêté définit des minima et des maxima d’indemnité par groupe de fonctions. Le nouveau régime fixe un principe fondamental : la garantie indemnitaire. Un agent qui ne change pas de fonction ne peut pas gagner moins.

Quel était l’objectif de l’enquête que vous avez conduite au début de l’année ?
Au nom de la transparence, nous avons lancé une grande enquête dans l’établissement de façon à placer les personnes dans des groupes de fonctions. L’enquête, approuvée en comité technique, a été envoyée à tous les responsables des composantes, directions, services et unités de recherche et s’est achevée à la mi-mai.

Quels sont les moyens budgétaires ?
Le nouveau régime est mis en place à moyens constants en termes de ressources provenant de la tutelle. Cependant, l’établissement accompagnera ce nouveau dispositif, et souhaite qu’il soit l’occasion de faire évoluer positivement le protocole indemnitaire, dans le cadre d’un dialogue social le plus large possible.

Comment faites-vous pour assurer la cohésion entre les composantes ?
Nous sommes en cours d’analyse des résultats avant de réunir des groupes de travail qui associeront des représentants du personnel au sein du comité technique. Nous souhaitons aboutir à un positionnement cohérent et homogène des agents dans les groupes de fonctions. Le régime se doit d’être le plus juste et le plus équitable possible, et le reflet d’un travail collectif effectué dans la plus grande transparence possible.

Recueilli par Jean de Miscault

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L’Herbier d’Alsace, vers la vie éternelle

Conservés à l’Institut de botanique, les 50 000 spécimens de l’Herbier d’Alsace sont en cours de numérisation, afin de constituer une immense base de données renseignant sur la distribution des espèces à travers le temps, au service de la recherche et de l’expertise sur la biodiversité.

L’Herbier d’Alsace ne représente « que » 10 % des collections botaniques de l’Université de Strasbourg. Son informatisation constitue la première étape d’une opération d’ampleur gigantesque : la numérisation de la totalité de l’Herbier de l’Université de Strasbourg, soit… 550 000 spécimens. « Au rythme actuel, le processus de numérisation en cours ne sera pas achevé avant des dizaines, voire des centaines d'années, explique Michel Hoff, conservateur de cette impressionnante collection, la 5e la plus riche de France. Il est donc indispensable de l'accélérer, en recourant notamment à des procédés de type industriel. » Explications de ce processus complexe et minutieux en images.

Le projet e-Recolnat, couplé à des initiatives internationales et mené en partenariat avec le Muséum national d'histoire naturelle, bénéficie de crédits Idex, dans le cadre des Investissements d’avenir.

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Les différentes étapes de la numérisation de l’herbier en images

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Le sport universitaire féminin au top de sa forme

C’est un joli doublé qu’ont récemment réussi les basketteuses et les volleyeuses de l’Unistra. En remportant coup sur coup la finale de la Melty basketball ligue et la demi-finale de Nationale 2, elles offrent à Strasbourg les titres de championnes et de vice-championnes de France.

Au terme d’un parcours sans faute, les Strasbourgeoises, menées par Auriane Lux, ont repris en main leur titre de championnes élite, perdu l’an passé. La finale de la Melty basketball ligue universitaire se déroulait à Issy-les-Moulineaux, le 2 juin. Après une demi-finale gagnée face à Rouen, les basketteuses ont fait honneur à leur position de favorites de la compétition, face à une équipe de Nantes déterminée à ne rien lâcher. Dominées lors du premier quart-temps, les Strasbourgeoises ont ensuite fait montre de leur cohésion d’équipe hyper-efficace, l’emportant largement sur le score de 61 à 46.
Dans cette course à la gagne, les filles de l’équipe de volleyball ne sont pas en reste. C’est aussi contre Rouen que les volleyeuses ont dû s’imposer en demi-finale de Nationale 2, le 3 juin. Une victoire d’autant plus méritoire qu’ « on a commencé cette compétition avec l’unique objectif de se faire plaisir », explique l’ « éphémère » coach, Sébastien Le Meur (policier de son état). L’un de ses défis, et non des moindres, a été de « faire jouer ensemble des filles ayant l’habitude de s’affronter en fédéral, et avec peu d’entraînements ». La détermination et l’enthousiasme de l’équipe, qui a pu compter en toutes circonstances sur l’offensive joueuse Cécile Bruckmann, n’aura pas suffi en finale, face à des Picardes très bien préparées. Une victoire (3 : 2 en 5 sets) concédée au terme d’un match intense de deux heures et demie. Forcément, la déception d'être passées à un doigt du titre était nette à l’issue de la compétition, mais les joueuses s’avouent toutes « fières » de leur parcours. D’autant « qu’il y a deux ans, on s’était aussi inclinées en finale, mais de façon plus écrasante », se souvient Marie Marsat, la capitaine. Elles ne le cachent pas, pour 2017, c’est la victoire en finale qu’elles visent !
Encore une fois, bravo à nos championnes !

Elsa Collobert

Le sport universitaire bénéficie du soutien de l'Initiative d'excellence, dans le cadre des Investissements d'avenir.